Entreprendre à la Campagne

Entreprendre à la Campagne

Merci à Livementor pour cet article dans Odyssée "entreprendre autrement". 

« Au moment où je te parle, j’ai devant moi deux moineaux qui jouent et se cassent la figure. »
Voilà comment Odile Laresche, peintre animalier et créatrice textile, décrit l’environnement dans lequel se trouvent sa maison et son atelier, à Vernou-en-Sologne (Loir-et-Cher). Ancienne Parisienne, Odile évoque avec passion la nature et les animaux, mais aussi le dynamisme local et la solidarité entre artisans d’art.

La campagne dans les gênes

Peut-on devenir provincial après avoir été parisien ? Pour Odile, la réponse est oui ! « J’ai passé ma jeunesse chez ma grandmère à Antony, dans le 92. Nous avions un jardin avec des poules et des lapins, en pleine ville. Pendant les vacances scolaires, ma grand-mère nous emmenait à la campagne. Je pense que cela m’a donné des racines paysannes profondes. J’ai donc quitté la région parisienne dès que j’ai pu, à 20  ans, parce que je ne m’y sentais pas bien du tout.  » À l’époque, Odile suit le père de ses enfants dans un de ses projets  : «  Je suis arrivée un peu par hasard en Sologne et ai tenu un hôtel-restaurant pendant 10 ans. Je sentais que ce n’était pas ce que je voulais faire, alors j’ai suivi plus tard une formation de peintre panoramique durant six mois, à Pantin. J’ai ensuite cherché du travail en Sologne. Comme il n’existait aucun emploi salarié dans mon domaine d’activité, je me suis installée à mon compte et ai commencé en réalisant des décors à l’italienne et des panoramiques dans les restaurants du coin. Mais après avoir travaillé pour quelques pizzérias, les possibilités se sont vite taries. Je me suis donc tournée vers l’animalier. »

D’un portrait de chien à un passage sur France 5

« Et pourquoi pas commencer en peignant le chien du voisin ? Tout acommencé avec cette idée, il y a 20 ans », raconte Odile. « Pendant longtemps, je n’ai fait que des portraits d’animaux. Je me suis lancée dans la création textile il y a quatre ans, pour combiner la peinture et mon goût pour la décoration. Aujourd’hui, je propose des coussins, des pochettes, des sets de table et autres objets sur lesquels sont imprimées mes créations. Je propose deux collections par an, toujours avec le lin comme support. » Fin février 2020, Odile a par ailleurs participé au tournage de l’émission La Maison France 5.
« J’ai eu une chance inouïe ! » explique-t-elle. « J’ai lancé mon site Shopify en octobre 2019, et l’émission m’a apporté beaucoup de trafic. Je vends maintenant partout en France, voire en Europe. J’ai même des demandes des États-Unis et du Canada ! »

La nature comme levier de productivité et source d’inspiration

L’atelier d’Odile se situe à trois kilomètres du village. « C’est une ancienne ferme, perdue dans les bois », précise Odile. « Je commence chaque journée sur l’ordinateur et enchaîne ensuite avec des heures de travail. Le fait de ne pas être exposée à des interruptions me permet de me concentrer et de travailler vraiment beaucoup. Ici, le simple fait de vouloir sortir demande une réflexion et une organisation. Je suis persuadée que vivre à la campagne améliore ma productivité. En ville, je papillonnerais davantage ! » Mais les avantages de la campagne sont loin de se limiter à la productivité : « Mon inspiration est là, puisque je vis au milieu des animaux que je peins. Quand je me promène, je croise des chevreuils, des sangliers, des cerfs, des biches ou des oiseaux. Ce contact direct me permet de m’imprégner de leur attitude et de les représenter avec justesse. Je m’installe dehors dès que c’est possible, pour dessiner ou regarder mes tissus à la lumière naturelle. Mes pauses consistent à caresser le chien ou à aller au poulailler chercher des œufs. »

Entre solitude choisie, échanges et solidarité

Vernou-en-Sologne compte environ 700 habitants, mais ne croyez pas qu’Odile s’y sente isolée : « Le village est très vivant, avec un boucher, un boulanger, une épicerie-bar-tabac. L’entrepreneuriat est valorisé, avec l’existence de nombreuses petites structures. Il existe aussi un vrai réseau de solidarité entre créateurs. Nous nous rencontrons lors des expositions et échangeons des informations par mail. Nous nous serrons les coudes et je ne crois pas qu’on puisse trouver mieux en ville ».
Odile passe, par ailleurs, beaucoup de temps hors de son atelier : « Je vais voir mon imprimeur à côté de Lyon deux fois par an et participe à de nombreuses
expositions partout en France. C’est le cas tous les week-ends, les trois mois qui précèdent Noël, mais aussi au printemps. J’aime ma solitude et l’idée de pouvoir toucher une large cible depuis chez moi. Mais j’adore aussi ces temps d’échange avec les gens lors des expos. »
La Sologne serait-elle donc la destination idéale pour tout citadin en manque de nature ? Odile tempère : « En janvier et février, la forêt n’est plus très jolie et le paysage devient triste. Le début de l’année peut donc être difficile. Je crois aussi qu’il ne faut pas arriver en territoire conquis, car beaucoup de gens ont déjà fait beaucoup de choses ici. Le tissu social existe déjà, il faut juste se glisser dedans discrètement ! ».

Par Delphine Poirier pour Odyssées d'entreprendre by Livementor

La philosophie Livementor : Contrairement à l'image médiatique qui montrent quelques entrepreneurs qui réussissent, nous étions convaincus depuis le début que l’entrepreneuriat n’était pas réservé à une élite. 

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